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Cet instant où j'ai le choix


Ce matin, j'ai décidé de méditer au jardin. Les conditions étaient parfaites : les doux rayons du soleil, la caresse d'une brise légère, le gazouilli tranquille des oiseaux, le ballet de quelques abeilles sur les trêfles. Un doux sentiment d'apaisement, mélé de gratitude se déployait en moi.

Absorbée dans cette nature qui m'entourait, une petite voix intérieure notait comme il est facile et plaisant de méditer dans ces conditions.

Soudain, couvrant le chant des oiseaux, le vombrissement de la tondeuse à gazon du voisin. Le temps de sentir tout mon corps se contracter sous cette agression sonore, voilà que la sérénité s'ébrèche pour laisser apparaître l'agacement. Ma râleuse intérieure se manifeste. Je la connais bien, cette râleuse. C'est celle qui aimerait que tout soit parfait, toujours... Evidemment elle trouve de nombreuses occasions de pointer le bout de son nez, au quotidien, y compris pendant les méditations. Mais je sais qu'à cet instant, j'ai le choix : laisser la râleuse (et la tondeuse) prendre toute la place dans mon esprit et "gâcher" ma méditation ou la laisser à sa juste place : une pensée comme une autre dans mon expérience du moment. Tout comme le bruit de la tondeuse est un son parmi les autres, juste moins agréable. 

La tondeuse est toujours là et pourtant en choisissant d'élargir mon attention, délibérément, je peux reprendre contact avec le monde qui m'entoure.

Au dessus, l'avion qui traverse le ciel. A droite, le bébé de la voisine qui babille. A gauche, le froissement des feuilles au passage d'un écureuil (tien, il y a un écureuil dans ce jardin !). La tondeuse se tait un instant, le chant des oiseaux est à nouveau perceptible. Il ne s'était pas arrêté. C'est simplement moi qui ne l'entendais plus. Et puis il y a aussi tout le reste, ce que je vois, ce que je sens, ce que j'éprouve...

Je souris à nouveau intérieurement. La râleuse s'est tue depuis un bon moment. Ce n'est peut être plus aussi complètement agréable mais c'est tellement vivant ! 

En me relevant, je me sens émue, impressionnée une nouvelle fois de ce que la méditation me permet de cultiver : la possibilité de ne pas m'enfermer dans la contrariété, de rester en lien avec une réalité plus vaste, plus riche.

Remplaçons maintenant la tondeuse par les embouteillages sur la route des vacances, le voisin de plage qui parle fort, par ce projet stressant qui occupe nos pensées, par ce changement de programme qui contrarie nos plans, ou par quoi que ce soit qui nous agace, nous embête ou nous inquiète. En cet instant, est ce qu'il nous est possible de choisir de nous ouvrir plutôt que de nous contracter ? D'être présent à ce qui est là, autour de nous, en nous même, sans doute pas "parfait" mais tellement plus varié, nuancé, peut-être même plaisant, que ce qui nous préoccupe ? Il se pourrait que nous soyons surpris de ce que nous trouvons ! 


Je laisse à Viktor Frankl (psychiatre, qui a notamment étudié les facteurs qui favorisent la résilience) la citation de cet été :

 

"Entre le stimulus et la réponse, il y a un espace. Dans cet espace se trouve notre pouvoir de choisir notre réponse, et dans notre réponse se trouve notre croissance et notre liberté"


Je vous retrouverai avec grand plaisir, dès le mois de Septembre, pour méditer ensemble et cultiver cet espace où le choix est possible.

Je vous souhaite de belles vacances ou une belle suite d'été.

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